“CIRCUITS COURTS ET COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES" AU MACHREK
Suite au premier atelier sous-régional Machrek sur le thème des Bonnes Pratiques Agricoles, les think tanks égyptien et libanais ont conjointement décidé d’aborder la question des circuits courts et de la commercialisation des produits agricoles lors de ce second atelier. Ce dernier a été organisé en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture les 2 et 3 juin à Beyrouth, au Liban.
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Cet atelier a réuni 46 participants parmi lesquels les membres des groupes de réflexion égyptien et libanais, qui sont majoritairement composés de responsables du Ministère de l’Agriculture, des acteurs des secteurs privé et public de l’agriculture, des ONGS, des syndicats, des chercheurs et des professeurs.
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Durant la première séquence du séminaire, les deux think tanks ont présenté le travail effectué durant l’année précédente sur la question des Bonnes Pratiques Agricoles en ce qui concerne la délégation libanaise et sur le thème de la vulgarisation agricole pour ce qui est de l’Égypte, en détaillant notamment la méthodologie de travail et les activités réalisées.
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Le groupe de réflexion libanais a résumé leur travail et la méthodologie appliquée quant à l’étude de la mise en œuvre des Bonnes Pratiques Agricoles dans les six chaînes de production réalisée grâce à un cadre commun d’analyse créé en collaboration avec l’équipe du programme d’appui. Afin d’avoir une vision plus claire de l’organisation de ces chaînes de production, un plan d’action organisationnel et institutionnel a été mis en place en définissant notamment tous les acteurs impliqués dans chacune des chaînes de production, en expliquant leurs relations entre eux, en identifiant les maillons faibles et en mettant en avant les activités qui permettraient d’aider à améliorer ces relations.
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L’année dernière, le groupe de réflexion égyptien a choisi la vulgarisation agricole comme thème prioritaire afin de travailler sur des pistes possibles de réforme du système actuel. La méthodologie de travail adoptée fut par la suite présentée. Elle est centrée sur un diagnostic du système de vulgarisation agricole articulé autour de trois principaux axes : la forme institutionnelle et organisationnelle, les entités alternatives de financement et les nouvelles fonctions du système de vulgarisation agricole (en prenant en compte les défis auxquels fait face le secteur agricole en Égypte). Une fois le diagnostic établi, trois scénarios de réforme du système de vulgarisation agricole ont été développés. Une étude est actuellement en cours afin d’approfondir et compléter ce diagnostic ainsi que les scénarios proposés.
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Suite à la synthèse des travaux effectués, les participants pour la seconde séquence du séminaire ont focalisé leurs discussions et échanges sur le thème central de l’atelier : « Circuits courts et commercialisation des produits agricoles ». Cette problématique fut déjà abordée durant les ateliers et rencontres qui se sont tenus dans les deux pays. En Égypte, tout au long des débats et discussions tenus par le groupe de réflexion sur le système de vulgarisation agricole, différentes idées furent développées concernant ses nouvelles fonctions et objectifs notamment sur les questions de commercialisation des produits agricoles. L’accent fut particulièrement mis sur les petits producteurs et la nécessité de les soutenir afin de relever ce défi. Concernant le Liban, il est devenu évident lors des discussions tenues au cours des ateliers que les Bonnes Pratiques Agricoles pourraient être un moyen de rétablir le lien entre producteurs et consommateurs ce qui pourrait pousser les agriculteurs à adopter ces Bonnes Pratiques.
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Le Docteur Tahani Abdelhakim (CIHEAM-IAMM) a introduit la problématique grâce à un exposé sur la vente en circuit court afin notamment d’informer les participants sur la mise en œuvre et le fonctionnement de cette pratique dans l’Union Européenne, et plus particulièrement en France, ainsi que ses avantages et inconvénients.
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Des représentants des deux pays invités ont par la suite présenté leur expérience concernant cette problématique. Le cas égyptien fut celui de l’Organisation évangélique copte pour les services sociaux (CEOSS) et des activités et projets qu’elle porte. Leurs programmes agricoles ont été principalement axés sur la commercialisation et des produits et l’amélioration de la santé des animaux et des poissons. Ils sont principalement présents dans les zones rurales égyptiennes et travaillent avec les petits exploitants agricoles.
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L’exposé libanais se basa sur une vue d’ensemble des marchés locaux dans le monde arabe et de la multitude d’acteurs impliqués dans les chaînes de production. La présentation fut composée d’études cas libanais et jordaniens de marchés de circuit court et d’actions entreprises afin de soutenir les producteurs locaux. Le responsable libanais présenta par ailleurs un bref aperçu d’un projet en Jordanie sur le rôle des femmes dans l’agriculture notamment en matière d’amélioration des processus actuels de production et des méthodes post-récole et de commercialisation.
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Enfin, la troisième séquence tourna autour du planning et des objectifs des activités pour l’année prochaine. Les partenaires libanais et égyptiens ont exprimé leur souhait d’avancer sur les thèmes de l’année écoulée avec comme objectif principal de mettre en place des programmes de soutien. Par la suite, des propositions pourront être soumises aux partenaires techniques et financiers afin de poursuivre dans ce cadre et d’envisager la mise en œuvre de ces programmes de soutien.
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Dans le cas égyptien, l’idée est de tester les scénarios sur le terrain et de mesurer leur acceptabilité auprès des agriculteurs. Les objectifs principaux sont de défendre les scénarios auprès des parties prenantes de sorte que les activités futures du programme de soutien à l’Initiative ENPARD Méditerranée puisse se concentrer sur la présentation de ces derniers au Ministère de l’Agriculture et aux structures affiliés ainsi que l’organisation d’ateliers avec les intervenants issus des différentes structures afin de débattre de ces scénarios ce qui permettrait de les approfondir et les améliorer.
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En ce qui concerne les partenaires libanais, l’objectif est d’avoir des résultats tangibles grâce à l’élaboration d’une feuille de route sur la façon d’appliquer les Bonnes Pratiques Agricoles, en abordant tous les sujets et thèmes évoqués au préalable dans les ateliers. Un comité pourrait être créé afin d’étudier et de poursuivre le travail accompli jusqu’à présent et, à terme, d’élaborer un plan d’action national sur les Bonnes Pratiques Agricoles.
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Enfin, les participants libanais et égyptiens ont souligné les bénéfices de ces rencontres et échanges sous régionaux et ont formulé conjointement une série de propositions :
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Lancer une « banque de connaissances » qui pourrait leur permettre d’accumuler les expériences conduites par les deux pays mais aussi de regrouper et d’organiser les informations et savoirs glanés notamment concernant la méthodologie de travail, les activités et les résultats du programme d’appui à l’Initiative ENPARD Méditerranée ce qui les rendrait plus accessibles auprès des parties prenantes ;
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Étant donné l’existence d’un comité annuel entre les Ministères de l’Agriculture libanais et égyptien, le point focal égyptien a proposé d’élaborer une note sur le programme d’appui afin de présenter ce dernier lors du comité. Cette note contiendrait tous les thèmes abordés et activités réalisées dans les deux pays afin d’informer le comité du travail effectué dans le cadre du programme et de les encourager à intégrer les activités ENPARD à leur dynamique ;
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Une proposition pour alimenter les échanges entre pays du Machrek et du Maghreb a été discutée. Cette rencontre pourrait être réalisée dans le cadre des activités du programme d’appui à l’Initiative ENPARD afin de rester informer sur les dynamiques dans les pays du Machrek et du Maghreb ;
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Organiser un séminaire afin de présenter et communiquer sur les activités du programme d’appui dans les deux pays dans l’objectif d’attirer un large public composé des différents acteurs du secteur de l’agriculture et des partenaires techniques et financiers européens et des pays arabes.