ATELIER NATIONAL SUR LA VALORISATION DES
RESSOURCES FORESTIERES ET DE LA PECHE
Le quatrième atelier national en Algérie s’est tenu les 22 et 23 février 2017 à Alger sur la thématique « Préservation et valorisation des ressources forestières et halieutiques », co-organisé et animé par l’équipe du programme d’appui à l’initiative ENPARD Méditerranée et les Directions Générales des Forêt (DGF) et de la Pêche (DGP) au sein du Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche.
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Les objectifs de l’atelier étaient de faire le point sur l’état des ressources forestières et halieutiques en Algérie, identifier et capitaliser sur les projets et politiques mis en œuvre, discuter des dispositifs d’appui à la protection et la bonne gestion de ces ressources et enfin sélectionner des axes prioritaires d’intervention et proposer des recommandations opérationnelles.
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Pour chacune des deux ressources étudiées, les participants à l’atelier ont identifié les contraintes majeures à la valorisation des produits ainsi que les opportunités représentées et, dans un deuxième temps, ont formulé des propositions visant à améliorer la gestion et la valorisation de ces ressources.
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Valorisation des ressources forestières
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Les contraintes majeures à la valorisation des produits de la forêt identifiées à l’aide notamment de la DGF sont :
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Des plans de gestion et d’exploitation dépassés ou inexistants ;
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Une réglementation insuffisante pour l’exploitation des ressources ;
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Une méconnaissance de la valeur de ces produits et/ou des débouchés possibles ;
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L’absence de statistiques fiables pour l’analyse des chaines de valeurs.
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Pourtant, de l'avis des participants à l’atelier, les produits de la forêt ont un véritable potentiel de développement au niveau national et les opportunités existent :
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Un secteur large avec quatre sous-secteurs identifiés à développer : bois, liège, plantes aromatiques et médicinales, caroubes ;
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Un secteur privé dynamique et intéressé pour participer à la valorisation de ces ressources : conventions d’exploitation de plantes aromatiques et médicinales, développement de l’exploitation de l’eucalyptus ;
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L’existence d’un réel savoir-faire algérien en la matière (huiles, charbon, caroube…) ;
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L’existence de mesures incitatives ou d’aide dans le cadre du développement des territoires ruraux (ANSEJ, CNAC…).
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Afin d’améliorer la valorisation des produits de la forêt, les recommandations suivantes ont été avancés par les acteurs du secteur :
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Faire l’inventaire des potentialités existantes ainsi que des plus-values possibles par espèce et par Wilaya et communiquer/sensibiliser sur ces produits, leurs usages et intérêts ;
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Mettre en place un organisme d’appui à la certification des produits forestiers à l’échelle nationale ;
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Recenser les différentes parties prenantes du secteur et identifier les acteurs de terrain ;
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Réviser le cadre légal afin de permettre aux acteurs de valoriser ces ressources, de répondre aux demandes du marché tout en protégeant ces richesses ;
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Prioriser le développement et l’organisation des filières liège et plantes aromatiques et médicinales :
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Mise à disposition de cahiers des charges, vulgarisation des processus d’exploitation et de transformation …
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Promotion des groupements d’intérêts économiques ou des groupements d’intérêts collectifs,
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Promotion de la forme contractuelle afin d’améliorer la continuité de l’approvisionnement et la visibilité pour les producteurs.
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Valorisation des ressources de la pêche
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Les contraintes et faiblesses majeures identifiées du secteur de la pêche en Algérie sont :
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La raréfaction des ressources entraînant une baisse de la production et du nombre de producteurs ;
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La transformation des produits issus de la pêche est insuffisante et la production peu diversifiée du fait d'un déficit de capacités de stockage et de distribution ;
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L’augmentation du coût de la matière première et par conséquent des produits transformés issus de cette matière première ;
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Des taxes élevées à l’importation de matière première destinée à la transformation ;
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La faiblesse des travaux de recherche/développement en matière de transformation des produits de la pêche.
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Ces facteurs entraînent notamment une importation massive de conserves moins chères que celles produites localement.
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Si le développement du secteur de la pêche est limité par de nombreuses contraintes, les produits halieutiques ont un véritable potentiel de développement au niveau national et les opportunités existent :
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Une demande nationale forte et croissante en produits frais issus de la pêche mais aussi au niveau des pays limitrophes et plus globalement sur le marché mondial ;
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Une possibilité de développer de nombreuses petites industries de filetage/congélation avec des investissements individuels relativement faibles ;
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De fortes potentialités de développement pour l’industrie de la transformation ;
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Une opportunité de développement de l’utilisation des « coproduits » de la pêche avec une gamme très variée de produits dérivés possibles et des applications larges ;
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Une biodiversité algale riche et encore très peu valorisée ;
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Un écosystème prospère avec différentes espèces aquacoles algériennes encore très peu exploitées.
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Les différents thèmes discutés sont notamment pris en considération par la stratégie Aquapêche 2020. Cependant, les acteurs du secteur ont soulevé différents points leur semblant prioritaires et devant faire l’objet d’une attention particulière :
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Initier un programme large de renforcement et de diversification de la production aquacole ;
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Veiller à la préservation des ressources et à leur exploitation durable ;
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Améliorer l’organisation, la régulation de la production ainsi que la distribution et l’approvisionnement du marché domestique (halles à marée par exemple) ;
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Renforcer le système statistique, de production et de valorisation de l’information (ressources, coûts, prix…) ;
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Développer les liens entre la recherche et le secteur privé, au travers d’un renforcement de la vulgarisation et de la promotion d’une recherche appliquée ;
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Favoriser l’exportation en adaptant le cadre juridique (durée des accréditations, dispositifs de transfert d’argent pour les exportateurs…) et en encourageant les exportateurs à appliquer les démarches qualités et les directives de l’UE ;
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Renforcer la coopération intersectorielle et les synergies notamment au niveau ministériel afin de gagner en lisibilité pour les producteurs/exportateurs.
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Les discussions, recommandations et actions préconisées par les participants pour appuyer la préservation et la valorisation des ressources forestières et halieutiques serviront à alimenter la réflexion stratégique nationale algérienne et à appuyer le ministère dans la formulation de ses nouvelles politiques.