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Dans le cadre du programme d’appui à l’initiative ENPARD Méditerranée, l’Algérie a initié un projet de relance de la dynamique coopérative dans l’agriculture. L’Algérie avait organisé en décembre 2016 un séminaire sous régional portant sur la thématique du « renforcement du système coopératif au Maghreb ». Par la suite, un atelier a été organisé à Alger afin de restituer le diagnostic du système coopératif algérien réalisé par Olivier Rives, expert français sur les coopératives. Enfin, suite à la présentation de l’étude, un groupe d’acteurs locaux appuyé par les animateurs du programme ENPARD-Algérie a élaboré collectivement une feuille de route pour une nouvelle dynamique de la coopération agricole en Algérie.

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Afin d’appuyer ce programme de redynamisation du processus coopératif, des cellules d’animation composées de représentants des chambres agricoles, de présidents de coopératives en activité, de professionnel et d’élus locaux ont été créés dans chacune des wilayas et installées au sein des chambres d’agriculture. L’équipe du programme soutient cette initiative en mettant en place un programme d’appui à ces cellules visant à harmoniser les méthodes de travail, identifier les bonnes pratiques et difficultés rencontrées et à consolider la feuille de route par un ensemble de recommandations pour renforcer l’action des acteurs locaux. Par ailleurs, un plan de renforcement des capacités au profit des animateurs de cellules a été imaginé en collaboration avec le programme européen PAJE (Programme d’Appui Jeunesse Emploi).

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Une première réunion de coordination s'est tenue en septembre avec l’équipe de la Chambre nationale d’agriculture (CNA), afin notamment de faire un point sur l’état d’avancement de la création des cellules d’animation. Par la suite, un atelier a été organisé par le Ministère de l’agriculture, du développement rural (MADRP) et de la pêche et la chambre nationale de l’agriculture le 24 octobre 2017 qui a réuni les Secrétaires généraux de 22 chambres d’agriculture de wilayas ainsi que des cadres du MADRP et de la CNA. L’objectif de la journée était de présenter le bilan des différentes activités mises en œuvre dans le cadre de l’initiative ENPARD Méditerranée afin d’appuyer la redynamisation du système coopératif et d’exposer le plan opérationnel de création des cellules d’animation.     

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Dans son discours introductif, Kouider Mouloua, Secrétaire Général de la CNA, a souligné l’importance de la coopération pour le développement de l’agriculture en Algérie et a assuré que cette problématique de la redynamisation du processus coopératif est régulièrement au centre des débats lors des réunions de travail avec les secrétaires généraux des chambres agricoles. Par la suite, Ali Zoubar, Sous-Directeur de la régulation au niveau du MADRP, a affirmé que les chambres d’agriculture, du fait de leurs prérogatives, sont les creusets naturels du plan de relance de la dynamique agricole. Il a par la suite confirmé que la coopération agricole était aujourd’hui au cœur de la stratégie élaborée par le Ministre de l’agriculture et que les organisations de producteurs devaient être des acteurs majeurs des évolutions de l’agriculture notamment en matière de réformes des mécanismes de soutien et de financement des filières. 

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Omar Bessaoud, expert CIHEAM-IAMM et responsable du programme ENPARD en Algérie, a ensuite présenté la stratégie d’appui à la redynamisation du processus coopératif (réalisation d’un diagnostic, formulation de recommandations, rédaction d’une feuille de route par un groupe d’experts, mise en place de cellules d’animation pilotes…). Enfin, Omar Bessaoud a expliqué le plan d’action élaboré pour accompagner l’installation des cellules d’animations dans les wilayas.

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Suite à ces présentations, des débats et échanges ont eu lieu avec les participants qui ont soulevé différents points importants :

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  • L’assainissement du système coopératif : le diagnostic a démontré que seulement 10% des coopératives déclarées étaient réellement actives. Une des solutions envisagées est la reprise de ces coopératives inactives par de jeunes leaders identifiés dans les wilayas ;

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  • L’histoire du système coopératif algérien : les structures coopératives créées dans les années 1970 pâtissent d’une mauvaise image ce qui freine le développement actuel du système coopératif ;

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  • Un cadre réglementaire trop rigide et peu adapté à la réalité du terrain : la clause sur l’interdiction de la création d’une coopérative entre les membres d’une même famille, les procédures de gestion de la coopérative, l’imposition sur les coopératives sont autant d’éléments qui freinent la promotion des coopératives. D’ailleurs, plusieurs d’entre elles se sont transformées en associations pour échapper aux procédures lourdes et au cadre rigide régissant les coopératives ;

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  • La mise en place de mesures incitatives : les participants ont souligné la nécessité de mettre en place des dispositions afin d’inciter les acteurs agricoles à coopérer (déterminer des conditionnalités au versement des aides, exonérations d’impôts, promouvoir les contrats entre marchés de gros et coopératives…).

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  • Le rôle-clé des autorités locales : les chambres d’agricultures des wilayas sont les chefs de file de la mise en œuvre du programme de redynamisation du processus coopératif. Par ailleurs, l’engagement des walis et des directions des services agricoles sera déterminant pour la réussite de cette initiative. A cet égard, le représentant du MADRP a informé les participants que des instructions seront envoyées aux DSA pour les inviter à prendre part à cette dynamique.

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Kouider Mouloua a conclu le séminaire en informant les participants qu’un second séminaire qui rassemblera les Secrétaires généraux des 26 autres Chambres d’agriculture de Wilaya sera organisé en janvier 2018.

RELANCE DE LA DYNAMIQUE COOPÉRATIVE EN ALGÉRIE
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