FILIÈRES, PÔLES AGRICOLES INTÉGRÉS ET CLUSTERS EN ALGÉRIE
Dans la poursuite des activités d’appui au dialogue national et à l’alimentation de la stratégie politique en matière de développement agricole et rural, un second atelier s’est tenu le 26 mai 2016 à Alger, accueilli par la Chambre Nationale d’Agriculture.
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Placé sous le thème « Filières, pôles agricoles intégrés et clusters territoriaux », cet évènement a réuni de nombreux acteurs clés investis dans l’organisation des territoires et l'intégration des filières agricoles : société civile (associations, agriculteurs, coopératives agricoles…), acteurs de la recherche, services publics centraux et décentralisés du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et du Développement Rural (MADRP), ainsi que diverses organisations internationales concernées (FAO, OIT…).
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Deux axes centraux ont structuré cette réflexion collective :
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Le développement et le renforcement du système coopératif agricole en tant qu’outil de l’organisation territoriale ;
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La construction de pôles agricoles intégrés et de clusters territoriaux.
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Après une présentation des concepts se trouvant à la base des notions de pôles agricoles intégrés et de clusters et des principes fondateurs des coopératives agricoles, différentes expériences d’organisation d’acteurs ont pu être présentées et discutées.
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Les échanges ont permis d’identifier des préalables essentiels à toute formalisation de pôle ou de cluster : l’organisation des acteurs autour de filières locales, le renforcement de leurs différents segments, la mise en synergie des interventions et le regroupement des agriculteurs. Les expériences acquises dans différents pays montrent également que ces structures ne sont pas en mesure de créer à elles seules une dynamique territoriale mais qu'elles peuvent par contre renforcer et donner de la cohérence à un mouvement préexistant.
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Des recommandations faisant l’objet d’un large consensus ont également été formulées :
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Le rôle des pouvoirs publics nécessite d’être clarifié dans le cadre d’une stratégie claire de soutien à l’organisation territoriale des acteurs et des coopératives. En effet, si l’Etat ne doit pas intervenir directement dans la gestion des coopératives agricoles qui doit rester dans les mains des professionnels, il n’en demeure pas moins qu’il doit être présent aux côtés de ces organisations afin de favoriser leur développement (accréditation des coopératives, certification technico-financière, formation et appui, mise en place d’un tissu institutionnel local efficace…) ;
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Si le cadre juridique algérien relatif aux coopératives semble aujourd’hui suffisamment complet pour leur mise en place opérationnelle, un travail visant à regrouper et à renforcer la cohérence de l’ensemble des décrets et circulaires au sein d’une loi d’orientation plus lisible nécessiterait d’être entrepris ;
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Les relations contractuelles entre les producteurs (notamment organisés en coopératives) et l’aval des filières doivent être développées et structurées dans le cadre de relations plus équilibrées.
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La réflexion nationale entreprise sur la thématique de l’organisation des producteurs, de l’outil que constitue la coopérative agricole et du positionnement de l’intervention de l’Etat en sa faveur a par ailleurs permis de poser les termes de référence d’une étude plus approfondie qui devrait être conduite dans les prochains mois.