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COMPTE-RENDU DE L'ATELIER RÉGIONAL TANGER-TÉTOUAN-AL HOCEIMA

Le premier atelier régional de la seconde phase du Programme d’Appui à l’Initiative ENPARD Maroc a été organisé par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM) et le CIHEAM-IAMM, en partenariat avec la Délégation de l’Union Européenne au Maroc, les 18 et 19 Avril 2016, à Tanger.

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Ces deux jours d’ateliers ont permis au Groupe de réflexion ENPARD d’échanger avec un panel d'acteurs nationaux et régionaux sur chacune des thématiques stratégiques identifiés lors du séminaire de lancement (pour mémoire : Développement des territoires ruraux et gouvernance ; Organisations professionnelles et appui aux acteurs ; Agrosystèmes et chaines de valeurs : valorisation et commercialisation) et les repositionner dans le contexte spécifique de la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, d’identifier les contraintes et besoins et de proposer des recommandations et des objectifs opérationnels.

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Un nombre important d’acteurs nationaux et locaux du développement rural et agricole a été mobilisé à cette occasion, qu'ils soient issus du Ministère de l’Agriculture (DDERZM, CGDA, DRA et DPA Tanger-Tétouan-Al Hoceima) et des organismes sous sa tutelle (ONCA, ANDZOA, EACCE, ORMVAL…), d’offices et d’agences de développement (ADPN, ADS…), d’universités et d’instituts de recherche (IAV Hassan II, ENA, INRA, ISTA Tanger et de Larache…) ou de la Société civile avec la présence d’organisations de producteurs.

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Sur la question du développement des territoires ruraux et de la gouvernance, suite aux différents constats (problèmes de coordination des actions, absence de suivi-évaluation…) soulevés lors des débats entre les acteurs, plusieurs recommandations ont été formulées :

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  • Favoriser une meilleure concertation interministérielle afin de mettre en œuvre des approches territorialisées, concertées et intégrées aux diverses échelles territoriales ;

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  • Instaurer une concertation et une participation systématique des acteurs locaux ;

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  • S’appuyer sur le partenariat et les contrats programmes comme outils du développement ;

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  • Instaurer la convergence et la mise en cohérence des actions comme critère principal d’évaluation de l’efficacité et de la durabilité des projets ;

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  • Renforcer les capacités des maîtres d’ouvrage et des organisations professionnelles afin de permettre leur autonomisation ;

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  • Investir dans la recherche-développement afin de trouver des solutions novatrices, respectueuses de l’environnement et permettant une amélioration des conditions de vie dans les milieux ruraux ;

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  • Élaborer un manuel de procédure servant de base à l’identification et à la réalisation de projets afin de gagner en cohérence ;

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  • Créer un Observatoire National du Développement Rural afin d’améliorer le suivi-évaluation des projets ;

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  • Organiser des rencontres avec les bailleurs de fonds afin de comparer les approches des programmes et projets de développement rural et de présenter des success stories.

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Le second atelier a permis de faire une analyse SWOT des organisations dans la région. Il est ressorti de cette analyse que les acteurs de la région ne saisissent pas réellement l’intérêt de se regrouper, que les organisations ne disposent pas des compétences et des capacités humaines et financières nécessaires. Afin de tirer profit des atouts indéniables de la région et des savoir-faire et expériences des populations, les participants ont formulé plusieurs propositions :

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  • Organiser en Interprofession les filières des légumineuses, cactus et de l’amandier en bénéficiant des contrats-programmes avec l’Etat ;

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  • Fédérer les coopératives dans des GIE pour faciliter leur mise à niveau ;

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  • Fédérer les associations et les accompagner pour faciliter leur accès au financement, aux marchés et renforcer leurs capacités ;

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  • Repartir des besoins des acteurs en termes de renforcement des compétences, favoriser le développement du conseil privé et améliorer les capacités des conseillers de l’ONCA ;

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  • Encourager la création d’organisations d’acteurs dans le domaine des services ;

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  • Concrétiser des partenariats entre les institutions de recherche et de l’enseignement et les organisations professionnelles régionales ;

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Pour le dernier atelier, les discussions se sont concentrées autour de 3 axes : circuits de commercialisation ; organisation professionnelles ; valorisation des produits et durabilité de l’action.

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Concernant les circuits de commercialisation, la principale difficulté rencontrée provient de la multiplicité des intermédiaires. La région souffre par ailleurs de l’insuffisance des infrastructures de transport enclavant ainsi les zones de production. Afin de répondre à ces difficultés, les participants ont énoncé plusieurs recommandations :

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  • Encourager la vente directe et les circuits courts ;

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  • Promouvoir les contrats d‘agrégation ;

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  • Créer des marchés de gros d‘intérêt local (MGIL) ;

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  • Opérationnaliser la plateforme de commercialisation à Ait Kamra (Al Hoceima) et l‘agropole de Larache.

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Les organisations professionnelles agricoles sont encore trop peu développées dans la région, parfois non fonctionnelles, et certaines, créées dans le cadre de projets, arrêtent leurs activités dès le projet achevé. Par ailleurs, ces organisations connaissent des difficultés quant à leur durabilité du fait de fonds de roulement insuffisants et d’un manque d’autonomie financière et managériale. Afin de lutter contre ces écueils, les participants ont formulés plusieurs recommandations :

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  • Promouvoir une approche ascendante et participative grâce à une réappropriation des organisations par les bénéficiaires ;

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  • Renforcer les capacités des responsables d’organisations et des bénéficiaires ;

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  • Etudier les possibilités d‘octroi de fonds de roulement sous forme de crédit ;

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  • Encourager la création des organisations de deuxième degré (cas des GIE).

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Concernant la valorisation des produits, le premier constat est que les producteurs tout comme leurs organisations ne s’occupent pas de la commercialisation du fait notamment d’un manque de compétences commerciales et contractuelles. De plus, les filières sont peu intégrées et la région souffre de l’absence de projets d’agrégation. Afin d’améliorer la mise en valeur des produits du territoire, les participants ont soumis plusieurs propositions :

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  • Créer des organisations spécialisées sur la commercialisation ;

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  • Former les producteurs et les acteurs des organisations sur les aspects de contractualisation et de commercialisation ;

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  • Accompagner ces derniers afin qu’ils élaborent des études de marché, des business plan et des plans de commercialisation.

 

En conclusion, ce premier Atelier au niveau de la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a suscité l’intérêt des acteurs régionaux qui ont pu débattre des trois thématiques présentées et tirer des recommandations comme autant d'objectifs opérationnels à prendre en compte pour une éventuelle identification de programmes d'appui au développement de l'agriculture et des territoires ruraux de la région.

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