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LES COOPÉRATIVES AGRICOLES EN EGYPTE ET LEUR RÔLE  EN TANT
QU'ACTEURS DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL

Après avoir travaillé sur les bonnes pratiques agricoles et le système de vulgarisation agricole, le groupe de réflexion égyptien a décidé de se focaliser pour le cinquième atelier national sur le rôle des coopératives. Cet événement a été organisé les 8 et 9 janvier 2017 au Caire en coopération avec le Département des relations internationales du Ministère de l’Agriculture. En effet, au cours des différentes réunions et tout au long du processus, les coopératives ont été présentées comme des acteurs clés pour relever les défis du secteur agricole. Il a donc été jugé pertinent d'aborder le thème des coopératives agricoles afin de compléter les réflexions et débats antérieurs et de proposer des recommandations opérationnelles aux décideurs politiques.

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Divers acteurs de l’agriculture et du développement rural et institutions ont été invités à discuter de cette problématique parmi lesquels des membres des coopératives agricoles issus des différents gouvernorats, des responsables de l'Administration centrale des coopératives agricoles et des représentants du bureau régional de la FAO au Caire afin qu’ils présentent le projet intitulé « Soutien aux réformes des coopératives en Egypte ».

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Les objectifs de l'atelier étaient de présenter et de discuter de la situation actuelle des coopératives agricoles, de la loi sur les coopératives de 2014 et des changements résultant de cette loi afin, dans un deuxième temps, d’identifier les principaux obstacles qui entravent le développement des coopératives et trouver des solutions pour les surmonter.

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Cet atelier de deux jours fut divisé en deux séquences. La première journée fut dédiée aux présentations, l'une réalisée par Tahani ABDELHAKIM, expert du CIHEAM-IAMM et responsable Mashreq du programme d’appui à l’initiative ENPARD Méditerranée, portait sur le concept de coopérative (rôle, périmètre d’activités, types de services fournis, adaptation à l'évolution des besoins des agriculteurs et aux exigences des consommateurs...) et son application dans les pays européens, et l'autre sur le projet de la FAO "Appui aux réformes des coopératives en Egypte" par le Dr Mohammad Hassan ABED ALAAL, coordinateur du projet. Les présentations ont été suivies de discussions et de débats avec les participants sur les coopératives, leur rôle et leur évolution.

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Pour la seconde journée de l’atelier, les participants ont été répartis en deux groupes et un cadre analytique regroupant des questions et des sujets de discussion leur a été distribué afin d’aborder plusieurs problématiques liées aux coopératives agricoles, d’identifier les principaux défis et d’élaborer des propositions de solutions opérationnelles.

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Les principaux obstacles identifiés qui entravent le développement des coopératives, altèrent leur capacité à remplir leur rôle et leurs fonctions et limitent ainsi l'efficacité de la mise en œuvre de la loi de 2014 sont les suivants :

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  • Absence d’un cadre juridique approprié donnant une définition claire des coopératives agricoles qui préciserait le type de gestion à adopter, les tâches confiées à ces structures et qui serait adapté à la situation économique actuelle et à l'orientation de la politique agricole égyptienne ;

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  • Manque de compétences managériales et techniques dû à des ressources financières et humaines limités ce qui empêchent une amélioration des capacités des employés et membres des coopératives ;

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  • Capacités financières limités et carences en infrastructures (stockage, tri, emballage…) ce qui empêche les coopératives d’investir et de grandir. Cela est en partie dû à la petite taille de la majorité des coopératives découlant directement de la fragmentation des terres les empêchant d'atteindre une taille critique ;

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  • Manque de coordination et de coopération entre les coopératives à tous les niveaux ;

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  • Absence d'autonomie des coopératives due à l'intervention fréquente de l’administration centrale et à la soumission de ces structures à l’autorité étatique. De plus, les coopératives dépendent de divers régulateurs ce qui complique encore davantage leur fonctionnement, affecte leur crédibilité et la confiance des agriculteurs.

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Pour aborder ces différents enjeux et défis, les participants ont élaboré plusieurs recommandations opérationnelles :

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  • Donner une définition claire des coopératives, de leur rôle et adopter un cadre légal pour ces structures plus approprié au contexte actuel ;

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  • Repenser les relations entre l'administration et les coopératives afin de limiter l'intervention publique, accroître l'autonomie des structures, leur adaptabilité et leur aptitude à prendre des initiatives mais aussi afin d’accroître la confiance des agriculteurs dans le système coopératif ;

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  • Réformer la gestion des coopératives, notamment en ce qui concerne les règles régissant le renouvellement des membres du Conseil et la présidence ;

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  • Mobiliser des moyens financiers et humains afin de former et de renforcer les capacités des employés et membres des coopératives ;

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  • Augmenter la superficie agricole minimale pour créer une coopérative afin d'éviter la prolifération de petites coopératives à ressources financières limitées ;

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  • Amener les producteurs à appliquer des rotations appropriées des cultures afin d’optimiser l'utilisation de l'eau d'irrigation et à adopter de bonnes pratiques agricoles dans le but d'augmenter la productivité et d'améliorer la qualité des produits locaux – notamment pour répondre aux normes internationales. Ceci nécessite l'amélioration de la relation entre les coopératives et les institutions de recherche/vulgarisation agricole ;

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  • Diversifier les activités et services proposés par les coopératives à leurs membres notamment afin de renforcer leurs connaissances marketing, qu’ils valorisent mieux leurs produits agricoles et qu’ils en acquièrent ainsi des prix davantage en adéquation avec le travail fourni. Ces efforts contribueraient à l'augmentation des revenus des petits agriculteurs et au développement de l'économie locale ;

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  • Encourager les coopératives à améliorer la coordination entre les différents acteurs de la chaîne de valeur afin de mieux identifier les demandes des consommateurs et de contribuer à améliorer le fonctionnement holistique de l’ensemble de la chaîne.

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Vous pourrez trouver ci-joint le compte-rendu exhaustif de l'atelier (en anglais ou en arabe).

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