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LES COOPÉRATIVES AGRICOLES EN EGYPTE :
POLITIQUES ET STRATÉGIES

Suite à la tenue du cinquième atelier en Egypte sur les coopératives agricoles et leur rôle comme acteur du développement rural qui a permis de réaliser un premier diagnostic de la situation des coopératives en Egypte et d’identifier certains obstacles à leur développement, le think tank et l’équipe du programme d’appui ont conjointement décidé de continuer les travaux sur la thématique des coopératives agricoles en focalisant les travaux sur la conception d’une vision stratégique du système coopératif agricole afin de fournir un cadre général à la réforme des coopératives initiée par une loi datant de 2014.

Dans ce cadre s’est tenu le sixième atelier national intitulé « Les coopératives agricoles : politiques et stratégies » les 7 et 8 mai 2017 au Caire. La rencontre s’est déroulée en deux séquences :

  • La première a été dédiée aux deux exposés détaillant les différents types de coopératives existant en Europe (activités proposées, gouvernance…) et leurs rôles tout au long de la chaîne de valeur. Ces présentations se sont conclues par une discussion ouverte entre l’expert européen sur les coopératives, Olivier RIVES, et les participants ;

  • La seconde a été consacrée à un exercice de réflexion et de discussions organisé en groupes afin, à l’aide d’une grille d’analyse, de faire émerger des idées et propositions visant à construire une nouvelle vision des coopératives agricoles en Egypte.

Afin de réaliser un diagnostic participatif et inclusif du système coopératif égyptien et de proposer une nouvelle vision pertinente et exhaustive du rôle que pourraient remplir les coopératives agricoles, l’ensemble des parties prenantes agricoles ont été sollicité afin de participer à ces discussions (think tank ENPARD Egypte, Direction centrale des coopératives agricoles au Ministère de l’agriculture, responsables de coopératives, agriculteurs, représentants de la société civile, chercheurs…). Par ailleurs, le coordinateur du projet porté par la FAO en Egypte sur les coopératives agricoles a été invité à prendre part aux débats. Ainsi, 35 acteurs du secteur agricole ont pu participer à ce nouvel atelier dont la plupart avait déjà pris part au précédent évènement sur la thématique.

Plusieurs remarques, idées et propositions ont été soulevées par les différents acteurs dans l’optique d’élaborer une vision stratégique pour les coopératives agricoles :

1. Le développement du système coopératif égyptien pourrait permettre de répondre à plusieurs contraintes et défis de l’agriculture égyptienne : fragmentation des exploitations, pression croissante sur les ressources hydriques, faiblesse des revenus d’un grand nombre d’agriculteurs limitant leur potentiel d’investissement, croissance de la compétition internationale (au niveau des exportations et sur le marché national) nécessitant une hausse de la compétitivité de l’offre égyptienne, une amélioration de la qualité des produits et une conformité avec les standards internationaux de qualité ;

2. Les coopératives doivent être considérées comme des organisations économiques à part entière recherchant donc à être viable économiquement avec les capacités administratives, financières et techniques nécessaires pour jouer leur rôle efficacement. La recherche du bénéfice est fondamentale afin d’améliorer l’offre de services fournis, assurer la durabilité de la structure et de consentir à de nouveaux investissements ;

3. Au-delà de l’amélioration nécessaire des services proposés et du renforcement économique des coopératives égyptiennes, ces dernières doivent diversifier leurs activités (location de machines agricoles, tri et stockage, transformation, commercialisation…) afin notamment de contribuer à une meilleure efficacité des chaînes de valeur, d’améliorer la coordination entre les acteurs de ces chaînes et de contribuer à l’amélioration des revenus des agriculteurs (réduction du nombre d’intermédiaires, meilleure distribution de la valeur ajoutée, montée en gamme, diversification de l’offre…) ;

4. Les coopératives peuvent jouer un rôle important dans la diffusion et l'adoption de normes de production, de standards de qualité et de bonnes pratiques notamment en proposant notamment des formations ;

5. Accroître l’adhésion des agriculteurs aux coopératives et notamment des grandes exploitations afin de renforcer leurs poids et leur pouvoir de négociation ;

6. Améliorer la coopération entre les coopératives pour atteindre une taille critique afin de faire face à la concurrence et offrir des services compétitifs aux agriculteurs ;

7. Renforcer les capacités humaines, financières et techniques des coopératives et les compétences des employés, membres et bénéficiaires (compétences managériales, comptables, financières, techniques, formation, suivi…) ;

8. Le développement et la modernisation du système coopératif doivent être accompagné par l’essor du secteur de l’assurance agricole contre les risques naturels et l’accroissement des crédits bancaires accordés au secteur agricole en créant par exemple une banque coopérative indépendante dédiée à l’agriculture ;

9. Renforcer le cadre légal afin de permettre aux coopératives de prendre des initiatives et de diversifier leurs activités économiques ;

10. Améliorer la coopération entre les coopératives, le secteur de la recherche et les centres de formation et de vulgarisation.

Afin d’obtenir davantage d’informations sur cet atelier et les recommandations formulées pour une nouvelle version stratégique du système coopératif agricole en Egypte, nous vous invitons à télécharger le compte rendu exhaustif de l’évènement en cliquant sur les liens suivants (en anglais/en arabe).

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